6 - Le Puit de Quille
6 - Le Puit de Quille
La quille fera 3 tonnes,
300 KG : un voile mécano-soudé de 70x500x1998 mm,
2700 KG : en bas, le lest, une torpille en plomb
En haut 35 cm rentrent dans le bateau, dans le "puit de quille" qui doit donc reprendre les efforts de 3 tonnes qui se tortillent au bout d'un bras de levier d'1,65 m, et pour comprendre l'effet bras de levier, prennez un balais par le bout du manche, et maintenant, tendez le bras a l'horizontale en alignant le balais aussi, vers le lointain, à l'horizontale également, vous allez comprendre tout de suite .
Avec trois souvenirs de physique d'école, un calcul ultra basique permet de dire qu'en statique (immobile), si on imagine le batÔ vautré à 90° ( rafale, vague, (test d'homologation ?) qu'importe), position : Mat parallele a l'eau. ALors : il y aura environ 10 tonnes de pression repartie sur la ligne de cisaillement pile poil à la sortie de la coque, exercée par le voile de quille sur la coque justement localement, donc....
Et ça, c'est en statique, mais le bateau, lui, se fera brasser par la mer .... alors ; efforts en a coups variables, je ne sais pas le calculer, ce sont des accélarations... je saurai mais il faudrait que je ressorte mes cours de physique, tout ça heu ... et comme j'ai un bateau a construire, et un blog a mettre a jour ...
Bref vous n'aviez pas besoin de tout ça pour vous douter que le puit de quille ça doit etre : The truc super balaise du bateau
Et pour ça, ya les calculs de l'architecte, donc on est sauvés:
Travail a accomplir sur le fond de la coque, pour la reprise des efforts
- Remplacer le simple CP du fond par un monolithique fibre epoxy plein, puis dégréssif:
2 zones :
- Zone 1 : sur environ 100x60 cm, il faut retirer les 22mm de CP de la semelle du bateau (monolithique plein)
- Zone 2 : sur 50 cm autour de la zone 1 etre en dégressif (monolithique dégressif)
on marque les zones, on re-mesure 50 fois le milieu , on verifie par tout les moyens possibles et impossibles, car si la quille n'est pas au milieu du bateau, on va avoir un soucis de fond ...
et on commence avec la défonceuse, pour se donner des repères de profondeur dans la matiere a retirer, de plus en plus profond, a mesure qu'on parcours les lignes de cote façon carte de l'I.G.N ( c'est comme le SHOM, maois pour la terre, si si ! mais surtout, c'est pas pour tout de suite, malheureusement )
voyez les passages de défonceuse, 3mm, puis 6mm, puis 9 etc ... en répartissant le pas de façon a s'etre enfoncé de 22 mm sur 50 CM, jusqu'a rejoindre la strat exterieure de la coque
apres, avec un bon gros ciseau a bois, on fait sauter grossierement tout ce qui dépasse en tappant depuis le fond de la décaisse de 6mm par exemple en direction de la décaisse de 9, et surtout par l'inverse ! car le ciseau a bois, à moins d'etre un artiste, suit les plis du CP, et donc, dans le sens inverse, on ferai un escalier sous le niveau de bois qu'on veut obtenir a la fin....
Je ne suis pas clair là non ?
Vous comprennez rien, c'est normal.
Avec les images a suivre ça va etre limpide
donc, ça fait beaucoup de bois qui saute et c'est vite le bronx :
la panoplie du parfait défonceur décaisseur balayeur,( notez le petit marteau pour le travail en finesse )
apres : disqueuse, grain 36 + regle:
On y va petit a petit parce qu'on est timide et qu'on veut bien faire, alors sur une petite zone on commence a lisser la descente, on arrase les marches d'escaliers qui restent, en alignant , sous la regle, petit a petit, les points de fond de chaque coup de défonceuse : et grace aux plis du CP, on obtient vite un joli dessin :
Encore une fois, ça fait des lignes de côtes façon carte de l'I.G.N ( ... non mais pour le SHOM les gars , quand je dis plus tard ... c'est beaucoup plus tard, pour mon job de dans 2 ans vous voyez ? ) et surtout ça fait des supers repères visuels pour allonger la foulée :
et allonger encore,
on a bien mérité de boire un coup
merveilleuse vue de la pente ....
Petit lapin trouve aussi que c'est vachement chouette, il est emballé, et on dirai presque une pub pour une marque d'eau minérale dont la déonthologie nous dicte de taire le nom d'évian ...
ensuite, il faut commencer par 8 couches de QX1000 ( 8mm ), et chaque couche doit rejoindre le niveau du plan de fond de coque cp, mais ne pas dépasser si possible: ( au fond, une cloison qui est en cour de collage sous la bache)
ensuite, j'ai fabriqué le foureau du voile de quille:
pour ça : sont enroulés/stratifiés 26 tours de Bx 600 autour d'un "truc" ayant la forme du futur Voile de quille ... +5mm tout autour pour qu'il y est du jeu pour mettre la quille en place, je jeu sera comblé par un produit de scellement par coulage, epoxyde, fait expres, tout va bien.
Pour faire le moule, 2 bouts d'aglo prennent en sandwich une mousse (n'importe laquelle), du moment qu'a la fin tout ça est à la cote voulue, on entoure de film célophane pour que ça soit démoulable, on stratifie les 26 tours pour obtenir 15mm d'épaisseur de foureau monolithique (demandés par l'archi), on laisse durcir, on eclate la mousse du milieu, le vide obtenu permet alors d'effondrer l'aglo vers l'interieur, tout ce petit travail d'explosage est tres relaxant, et de trop courte durée, ensuite, pour changer, on ponce, on coupe des bords bien droits et hop :
ou encore :
Maintenant, avant de faire le trou, c'est le bon moment pour faire 3 milliards de vérifications sur la ligne de foie du milieu du bateau, des coordonnées X,Y, du centre du machin, du milieu du truc,
on vérifie encore une fois,
et encore un dereniere, enfin ... avant derniere ...
et quand le niveau de doute est arrivé au stade du presque supportable,
on découpe, brut.
La scie que vous voyez là est tout a fait dérisoire, là, j'étais naif, mais je suis vite parti chercher une disqueuse avec disque a decouper le beton :
10 mm monolithique de fibre/epoxy, c'est lourd et trés rigide deja hein ..
on voit a travers le bateau, sous le bateau, par un trou dans le fond dis donc ! c'est marrant ! on profite de la vue hallucinante, et on espére que ça ne se reproduira pas en mer .
on ajuste le trou aux petits oignons, c'est facile, car on a déssiné sur piece/sur place la forme du foureau sur le fond, et qu'on a découpé brut a l"interieur du trait... qu'on voit encore, du coup on peut encore ajuster parfaitement centré... paf du premier coup le foureau rentre juste en force ce qu'il faut, il se positionne bien vertical facilement, juste assez de frotement pour qu'il ne bouge pas pour un oui ou pour un non, c'est un véritable, miracle !
et ce n'est pas sans me rapeller les paroles de Saint David Réard
" Plus tu bosses propres, plus tu gagnes du temps "
ce que nous les chimpanzés de la construction de bateau pourrions traduire
"ha ouais chef ! ... donc, c'est plus mieux moins mal qu'on bosse , et moins c'est pas plus pire "
enfin voila :
un micro joint congé:
on a mis 8mm de fibre, il manque encore 14 mm pour rattrapper le niveau des 22 de CP originels, donc, 14 couches de QX 1000 vont combler le trou, former un super monolithique, qui remonte sur le foureau pour le vérouiller par le bas :
le bas du foureau vu de pret :
et quelques varangages plus tard, quelques collages de bloc de 14 CM d'épaisseur de CP a chaque bout du fourreau, tout ça rejoignant le niveau du futur plancher hein ..
et puis
comme une fois qu'on a tout stratifié, finit,
on trouve qu'on pourrait bien renforcer un peu,
on refabrique des varangues en plus :
qu'on recolle le long des vraies, on gave de colle et on presse avec des méga visses a tete torx, qu'on enleverra apres, mais qui assurent une mise sous pression innnnnnnnégalable, et on restratifie, of course :
et ça durcit.
Tient ! y a un mec qu'a mis des passes coque et des vannes ...
ensuite , on fabrique des coins en " bois dur " de 10/10 cm, j'ai pris du chêne..
et selon le plan : il faut les coller ici : pour renvoyer/repartir les efforts du fourreau :
on les ajuste un peu ... on colle + joint congé :
et on fait un strat de 5mm d'UD sur le Haut pour cinturer le foureau et le caisson de chaque coté:
et voilaaaaaaaaaaa...
facile, à votre tour maintenant ... ( julien ? par exemple )