Convoyage vers la mer, descente de la Seine. bye bye Parisss.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce fut rocambolesque

Le plan était

- Jeudi 30-4 on quitte Joinville et on traverse paris

- vendredi 1-5 on va jusqu'a Rouen

- samedi 2-5 Rouen Honfleur

- Dimanche 3-5 Honfleur Caen, au chantier V1D2 ou le matage va avoir lieu

Comme prévu : ça ne s'est pas du tout passé comme prévu.

- Jeudi,

l'équipage est en retard, on part tard 18H, première écluse : on échoue le bato dans la vase, a 2 mètre du ponton d'attente ... marche arrière, on se décolle, ouf, on attend en faisant des ronds dans l'eau.

on a tout juste le temps de passer cette écluse amont de paris avant la nuit qui tombe bientôt, on estime que le temps de traverser paris il ne fera pas nuit totale,

on sait que nul n'est censé ignorer la loi

pour le reste on suppose

... a-t-on vraiment le droit de naviguer de nuit dans Paris ? probablement pas, mais on y va, on est deja en retard,... "sans feu de nav ?" . Evidemment.!

donc Paris by presque night, ça donne ça ( vite fait, il tombait des cordes ):

finalement, on s'amarre a une péniche juste a la sortie de paris, et on passe la nuit.

Vendredi matin, l'empereur, sa femme, et le p'tit prince...

on décolle, il est tôt on est gonflés a bloc, on va a Rouen ... première écluse a Suresnes, fermée, pour cause de premier mai, qui ne l'aurai pas vu venir à part nous ?

bon, on a fait 3 km, et on stop pour la journée ça ré-ouvre a 00H01 ce soir.

ce sera le temps de bricoler un peu, installer l’abattant de la table a manger, 2-3 trucs autres, bricoler un feu de nav, car avec cette journée perdue, il va falloir y aller de nuit pour rattraper le retard qui s'est accumulé.

Feu de tete de mat installé sur un gros tasseau, avec un gros fil qui part de l'épontille pour sortir par la descente et se balader dasn le cockpit jusqu'a ce balcon arriere babord.

l'écluse ouvre a minuit, on prend la première fournée, derrière un énorme bateau presque paquebot. qu'on va suivre toute la nuit. il nous fera bateau pilote. mais il va plus vite que nous, on le rattrape aux passages étroits ou il doit ralentir, et aux écluses qui se succèdent au rythme d'une par heure en moyenne.

Je serai réveillé par un énorme bang, un tronc d'arbre de 40 cm de diamètre est projeté vers nous à la sortie d'une écluse par les remous du paquebot devant, mon barreur n'a pas trop le choix, entre couper les gaz et se faire jeter a droite ou gauche par les tourbillons, dans l’écluse, il avance un peu pour garder le contrôle du bateau et BANG ! vu le son et le choc ressenti, je peux vous dire qu'en vrai, un safran c'est très solide, il a explosé, mais tres peu quand on pense a l’énergie qu'on a ressenti du choc, c'est d'ailleurs étrange, le barreur n'a presque rien senti, ça a du taper bien dans l'axe de la pelle, on a une pensée pour le tronc d'arbre ... qui ... n'a pas du avoir bien mal , qu'il aille pourrir en l'enfer des arbres. .

NB: la meche a aussi glissée d'1cm vers le bas, ruinant sans doute les visses pointeau qui la retiennent de tomber.

super.

Sur 15 cm sur le bord d'attaque, a environ 30 cm sous la coque, l'impact de l'arbre, 'tite réparation en vue, histoire de pas perdre la main.

samedi, 2-5, le jour se leve, ouf, on en a marre de se frotter les yeux pour etre sûr qu'on voit bien les berges et qu'on est bien au milieu.

on gaze, il n'y aura plus d’écluse jusqu'a honfleur, le paquebot nous a semé. c'est magnifique la campagne, on arrive a rouen vers midi et là gendarmerie : " ce sont les 24 H motonautique de rouen, c'est fermé ..."

" vous vous foutez de notre gueule ? " ( réponse non dite )

en fait, on passe au compte goutte, en convois encadrés par des gendarmes a moteur.

14 H on a traversé Rouen, en passant juste le long de la course, ou on regarde passer les bolides a watt mile a l'heure, mieux placé qu'en gradins VIP, nous on était sur l'eau, avec les commissaires de piste, ce fut chouette., bizarre intermède dans notre bad trip, que cette ambiance F1-monaco , eau, ville, foule partout, bolides bruyants et colorés.

et d'un seul coup, hop un virage et oublié monaco, sortie de Rouen en 2 mns, comme brutalement.

samedi soir,

honfleur n'est plus tres loin, on se fait de nuit noire l'estuaire de la seine, on se frotte de nouveau les yeux, c'est tellement immense qu'on galère pour repérer les feux de chenal, d'autant qu'autour ce sont villes et usines, plein d'aclairages parasites ... le port du havre, vous avez deja entendu parler ?

on croise des paquebots, des tankers, on arrive a l'ecluse de l'entrée du port d'Honfleur, ou le gars qui nous accueille nous explique qu'on a tout faux.

- il est interdit de naviguer sur la seine de nuit ...

- on a provoqué 2 plaintes de gros qui nous on vu dans le chenal, et a qui nous n'avons pas répondu a la VHF car elle était éteinte, il fallait faire veille sur canal 73

" désolé monsieur, on est des gros blaireaux "

il nous ouvre l'écluse, on entre, on jette 3 amarres, et dodo.

- Dimanche 3-5

En mer : on prend la mer, y a force 4-5, mais heureusement de terre, ce qui nous fait une petite mer courte , hachée, mais par très haute ( 1m/1m50 rarement ) et pourtant déjà le bateau tabasse, vibre, et oscille. et c'est deja impressionnant le boucan que ça fait.

3 heures se passent, on arrive a Ouistreham, l'estuaire de L'Orne que nous allons remonter jusqu'au chantier a Caen.

Encore une ecluse, tout va bien puis un pont mobile...fermé. pas de numero de telephone a appeller. re planté là, on attend 2 heures puis ça s'ouvre a l'arrivée d'un tout petit bateau, qui lui, doit savoir comment on s'y prend. on le suit, et on trace , un nouveau pont, là: Ouf ! le mec nous voit, il ouvre, on passe, en enfin on arrive au chantier , il est 16H, mon équipage content , voir incrédule (moi aussi) d'y etre arrivé vu le nombre de pb qui se sont dréssés sur notre route, c'est un petit miracle .

et voici donc la toute première navigation de Jocephyle en eau salée :

Bref,

tout le monde se casse en taxi prendre le train vers paris, sauf moi, je dors là, demain on met le bateau a sec, j'ai tellement hâte de voir ce qui est pété sous le bateau après le choc terrible de d'il y a 2 nuits, je misais sur le voile de quille, perdu ça aurai été le safran.

Gros coup de karsher sous le bateau,

Le bilan :

- 1 safran un peu explosé

- l'autre rayé en dessous, on se souvient qu'on a gratté un truc en s'approchant d'un ponton ou normalement 4 m d'eau sont garantis ...

- on a consommé environ 200L de gasoil pour environ 35 H de moteur. c'est beaucoup de trouve.

- l'antifooling M300 a microcloqué un petit peu, par endroits isolés, ça a fait des petites bulles qui explosent sous le karcher, donc, j'ai plein de petit points blancs a reboucher, mais dans de petite zones ça ira vite, j'ai du merdé le nettoyage avant application.

Lundi soir,

je devrai rentrer mais il est tard, je suis a pied comme un con avec mon gros sac a dos, demain matin, ça ira aussi bien.

La suite ? : vendredi prochain,

j'y retourne, seul, pour 10 jours pour:

- ajuster la ligne de flotaison avec reprise d'antifooling. l'aviver par microponçage pour faire apparaitre le cuivre

- démontage moteur, changement de support, pour soit incliner le moteur vers l'avant au max, soit carrément le retourner, fonction de ce qui est possible, ceci afin d'éloigner hélice de la coque, elle passe trop prêt actuellement, à partir de 2300-2400 tours ça vibre de façon inquiétante-infernale.

- installer le pilote automatique ( pour l'instant dans des cartons ).

je confirme, je ne vais pas m'ennuyer.

a bientôt.

Le bato est en vie, nous aussi, que demander de plus ? un mat ? un pilote aytomatique ? et pourquoi pas des voiles pendant que vous y etes ?!